Lexique du Savoir-faire
Avec minutie et ingéniosité, ils tutoient la matière, la martèlent, l’ornementent, la polissent, l’ennoblissent… Et se transmettent avec passion l’héritage de gestes manuels savamment répétés de génération en génération.
La retreinte et le planage
« En fonction du dessin, je commence par découper la plaque d’argent aux dimensions de la forme à créer. Puis, je choisis la technique. Pour un plat ou un plateau, j’étire la surface sur un tas et la martèle à l’aide de maillets et de marteaux de toute taille de façon circulaire de l’extérieur vers l’intérieur. C’est la technique du planage.
Pour une pièce de forme ovale, je pose la matière sur une tête et martèle du centre vers l’extérieur. C’est la technique de la rétreinte ».
Puiforcat est la dernière maison en France à avoir su préserver le savoir-faire du planage. Eric Popineau, planeur de l’atelier, a été décoré du titre de chevalier des Arts et des Lettres.
Le repoussage
« Pour la mise en forme des timbales, brocs, cafetières, …, on utilise le tour à repousser. Je pose la plaque d’argent sur un mandrin en bois déterminant la forme courbe et tournant horizontalement. Je repousse la matière à l’aide d’un outil, « la cuillère », pour profiler le corps de l’objet. Il faut très souvent réaliser plusieurs passes pour obtenir la forme souhaitée. L’argent travaillé à froid peut se rétracter, il est donc souvent nécessaire de passer l’ouvrage à la forge pour assouplir le métal. Cette étape s’appelle un « recuit ».
Mickaël
Le travail d'orfèvre
« Le « montage » des pièces est mon métier. J’assemble les différentes parties de l’objet avec des mécanismes ingénieux, signatures de la maison. Le savoir-faire Puiforcat a par exemple la particularité de maîtriser l’intégration des charnières d’un couvercle dans le corps d’une pièce et de les rendre invisibles. J’utilise aussi la technique d’assemblage de la brasure pour les appliques, moulures, graines, becs, charnières, patins… »
Arnaud
La ciselure
« La ciselure consiste à décorer le métal sans supprimer de la matière. Je reporte d’abord le motif sur la pièce à l’aide d’un calque et je cale l’objet sur une base stable. Ensuite, je commence à imprimer le motif en emboutissant le métal à l’aide de petits outils d’acier appelés ciselets. »
Nathalie
La gravure
« La gravure est une forme de décor qui entaille le métal en lui retirant de minces copeaux. A l’aide d’une échoppe ou d’un burin, je reproduis de fines hachures, des courbes, des pointillés, un dessin, un chiffre ou des armoiries. Toute sorte de motifs est envisageable selon des techniques différentes. Le « guillochage » par exemple couvre la surface du métal de lignes et motifs géométriques répétitifs variables à l’infini : du quadrillé à l’étoilé, du vermiculé au grain d’orge ».
Iris
La finition - polissage & avivage
« Tous les reliefs superflus sur la pièce doivent disparaître. Je supprime aussi ses irrégularités microscopiques, à l’aide de brosses abrasives, tampons avant de finir avec la douceur de la flanelle. C’est la technique de l’avivage. Ensuite, je fais ressortir la brillance de la matière et crée cette finition « polie-miroir » avec des brosses de polissage qui conférent à l’objet un éclat exceptionnel ». C’est le polissage.
Hilaire